30% de la population mondiale sans accès à une eau salubre*
*(selon Pierre Rabhi et Juliette Duquesne, collection "Carnets d'alerte")
-----------------------------------------
Rappel - Qualité de l’eau potable (2020) :

310 000 prélévements réalisés dans le cadre du contrôle sanitaire,

(Ministère des solidarités et de la santé - Données). >>> https://solidarites-sante.gouv.fr/sante-et-environnement/eaux/eau

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Introduction sur les pollutions.


Les types de polluants cités représentent les substances de contaminations les plus fréquentes des eaux de surface ou souterraines. Pour avoir une eau réellement potable et correspondant aux Normes en vigueur, on devra donc éliminer ces substances avant distribution dans les réseaux.
Ci-joint un graphique montrant les cas de pollutions accidentelles des réseaux de distribution d'eau
(1986-1988, source : F.Mansotte & J.Carre).

Différents modes de traitement peuvent être employés afin de parvenir aux objectifs de pureté (voir Traitements).
Évidemment, rendre une eau potable ne se limite pas à la réduction ou l'élimination de ces éléments, en particulier des traitement spécifiques pourront être mis en oeuvre, afin d'éliminer la turbidité, la couleur, les matières en suspensions,
la pollution organique, les goûts et odeurs et certains métaux ou micro-polluants particuliers.
Nota : à consulter éventuellement,
- un dossier d'information officiel (fichier pdf) : la qualité de l'eau potable en France : aspects sanitaires et réglementaires (septembre 2005).





Nitrates.
Formule : NO3- / Masse molaire = 62.

L'ion nitrate, ainsi que déjà évoqué (Généralités, Pollutions des eaux), un des composés azotés très utilisés en agriculture (l'azote N, est indispensable à la vie), est considéré comme indésirable pour l'homme.

Nuisances pour l'être humain : aucune directement sous forme nitrate, mais des bactéries présentes dans l'organisme transforment NO3 en NO2 ( nitrite) beaucoup plus réactif.
Pratiquement deux sortes de toxicité sont à craindre :

Les régions ou les problèmes de nitrates vont se poser sont bien évidemment celles ou il existe des cultures agricoles intensives avec utilisation d'engrais azotés et les régions d'élevages de porc (les déjection ou lisiers contiennent environ 5500 mgN/litre). Les nitrates qui s’écoulent dans les rivières proviennent donc à 98 % de l’activité agricole : du gaspillage des engrais minéraux et de l’épandage des millions de m3 de lisier produits par les porcs et volailles entassés dans les élevages industriels.

Exemple de teneurs - : Concentration en nitrates dans les eaux superficielles en Q90, stations RCS (DREAL, 2017) :

Notes : le quantile 90 ou Q90 correspond à la valeur non dépassée par 90 % des résultats.
Autrement dit, si le Q90 est égal à X, alors 90% des résultats de l’échantillonnage sont inférieurs à ce X.
Le Q90 permet de mieux refléter les pics saisonniers tout en excluant les valeurs extrêmes.
Il est généralement utilisé dans les différents systèmes d’évaluation de la qualité des eaux, et figure notamment dans les méthodes et critères d'évaluation de l'état des masses d’eau de surface (arrêté du 25 janvier 2010), ou encore dans celles des teneurs en nitrates pour la délimitation des zones vulnérables (arrêté du 5 mars 2015).


***********************
Près de 13 kg de nitrates en exédent, se déversent dans l'environnement en France chaque seconde, soit, 409 470 tonnes environ par an.
(plus que ne peuvent absorber les plantes)


***********************

et, voir éventuellement sur ce sujet , le dossier du très bon site web de l' ERB (Eau et Rivières de Bretagne - association loi 1901).


Réglementation Européenneet Directives Mondiale (O.M.S) :
Directives Européennes (CMA)
O.M.S (indicatif)
50 mg NO3/ litre (50.10-3 kg/m3)
10 mg/l (en N)
Rappel : CMA = Concentration Maximale Admissible.

En fait une limite de 25 mg/l est souvent demandé concernant l'eau de distribution publique

Textes divers :
• L'arrêté ministériel du 25 janvier 2010, relatif aux méthodes et critères d'évaluation de l'état écologique, de l'état chimique et du potentiel écologique des eaux de surface.
•L’arrêté du 17 décembre 2008, établissant les critères d’évaluation et les modalités de détermination de l’état des eaux souterraines et des tendances significatives et durables de dégradation de l’état chimique des eaux souterraines.
• La directive européenne du 12 décembre 1991 (dite Directive Nitrates) impose la lutte contre la pollution des eaux par les nitrates d’origine agricole.
• Le code (national) de bonne pratique agricole fait l’objet de l’arrêté du 22 novembre 1993.
• L’arrêté du 2 novembre 1993, appliquant la loi sur l’eau de 1964 et l’accord avec la profession agricole, prescrit des programmes de résorption dans les cantons en Zones d’Excédent Structurel (ZES).





Phosphates.
Formule : PO43- / Masse molaire = 94,97
NOTA > [Phosphore : Symbole : P - Masse molaire : 30,9738 - Masse volumique : 1820 kg/m3 - Fusion : 44,1 °C]

Les phosphates , dans certains pays, existent à l'état naturel ou son forme de composés, comme les nitrates représentent une grave cause de contamination des eaux.

Essentiellement, la pollution a trois origines (en France) :

Quelques chiffres d’apport et flux de phosphore (région Bretagne) :




(Source : ERB, N°132, 2005)

Nuisances : pour l'être humain : aucune directement, mais amène des problèmes organoleptiques pour les eaux de distribution, soit, des mauvais goûts, une coloration et un trouble de l'eau, provoqué par une prolifération des germes bactériens.
Il est clair que c'est surtout l'environnement qui sera le plus touché, et en particulier les milieux fermés tels que les lacs, les marais ou les étangs (risque de mort pour la faune et la flore).

Réglementation Européenneet Directives mondiale (O.M.S) :
Directives Européennes (CMA)
O.M.S (indicatif)
5 mg P2O5/litre (5.10-3 kg/m3)

2,18 mg/l P/litre (2,18.10-3 kg/m3)

 

valeur non fixée

 

- Valeur guide : 0,7 mg P2O5/l (0,3 mg P/l ou 3.10-4 kg/m3)

Voir éventuellement sur ce sujet :
> Une étude de l' OEB : la pollution par les matières phosphorées en Bretagne (20 janvier 2003) .

 






Pesticides.
Produits de synthèse phytosanitaires dénommés "produits antiparasitaires à usage agricole", ces substances organiques sont utilisées pour lutter contre les herbes, les insectes et les champignons (fongicides).
C'est actuellement une des grandes sources de contamination des eaux.
Dans la période actuelle, une pollution importante est apportée par les pesticides du fait de leur utilisation intensive à une époque relativement récente, en particulier les TRIAZINES :

Parmi les produits qui ont été, ou sont, les plus utilisées, on citera :

Ces deux derniers composés sont d'ailleurs retrouvés aussi bien dans les eaux souterraines que dans les eaux superficielles.
Leurs teneurs peuvent varier largement dans le temps selon les conditions et périodes de leur emploi, la vitesse de leur dégradation, la nature des terrains rencontrés, les situations météorologiques.  

Nuisances :
- sur l'environnement :

- sur l'être humain :

Sur 2023 points d’observation de la qualité des eaux de surface :

453 molécules recherchées au moins une fois sur l’ensemble des analyses réalisées sur les cours d’eau de France métropolitaine en 2007 (SOeS 2010, Données 2007).

Sur 1963 points d’observation de la qualité des eaux souterraines :

497 molécules recherchées au moins une fois sur l’ensemble des analyses réalisées sur les cours d’eau de France métropolitaine en 2007 (SOeS 2010, Données 2007).

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Mesures de réduction de risques proposées par la nouvelle stratégie thématique européenne sur les pesticides (COM(2006)327, adoptée le 12/07/2006) :

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Voir éventuellement sur le sujet :
. Instruction DGS/EA4 no 2010-424 du 9 décembre 2010 (lien interne, pdf 729 ko) relative à la gestion des risques sanitaires en cas de dépassement des limites de qualité des eaux destinées à la consommation humaine pour les pesticides en application des articles R.1321-26 à R.1321-36 du code de la santé publique.
. L'arrêté du MINISTÈRE DE L’AGRICULTURE ET DE LA PÊCHE, du 12 septembre 2006 (source ERB, pdf, 196 ko)
(relatif à la mise sur le marché et à l’utilisation des produits visés à l’article L. 253-1 du code rural)
. Dossier du Ministère de la Santé : Bilan de la qualité de l’eau au robinet du consommateur vis-à-vis des pesticides en 2007 ( synthèse, format pdf)
- IFEN - Les pesticides dans les eaux
. Site de l'ERB , dossier pesticides (spécial Bretagne)
. Site de France Nature Environnement [FNE] sur la question des Pesticides
. ORS Bretagne - Effets chroniques des pesticides sur la santé : état actuel des connaissances.

-


Réglementation Européenne sur les eaux potables :
Maximum des pesticides et produits apparentés (insecticides, herbicides fongicides, PCB, PCT)
(µg/l = microgramme par litre ou mg/m3 ou 10-6 kg/m3)

Par substance individualisée (µg/l)
0,1
Spécial : Aldrine et dieldrine (µg/l)
0,03
Spécial : Heptachlore et époxyde d'heptachlore (µg/l)
0,03
Total des substances mesurées (µg/l)
0,5
Spécial : Somme des Parathion, HCH, dieldrine (µg/l)
5

 Directives Mondiale (recommandations O.M.S de quelques composés) :

Aldrine et dieldrine (µg/l)
0,03
Heptachlore et époxyde d'heptachlore (µg/l)
0,1
Chlordane
0,3
HCH
3
Pentachlorophénol
10

NOTES : les 30 substances suivantes devraient être retirées avant le 1er février 2008 :
ALACHLORE - ENDOSULFAN - PARAQUAT - ALDICARBE - FENBUTATIN - OXYDE PARATHION-METHYL - AZINPHOS-METHYL - FENPROPATHRINE - PROCRYMIDONE - AZOCYCLOTIN - FENTHION - TERBUFOS - CADUSAPHOS - FENARIMOL - TOLYFLUANIDE - CARBOFURAN - FLUQUINCONAZOLE - TRIFLURALINE - CHLORFENVINPHOS - METHAMIDOPHOS - VINCHLOZOLINE - COUMAFENE - METIDIATHON - DICHLORVOS - METHOMYL - DIURON - OXYDEMETON-METHYL - CARBENDAZIME - MOLINATE - DINOCAP.
Sur ces 30 molécules, 6 ont été retrouvées en 2006 dans les rivières de bretagne par les réseaux de surveillance de la CORPEP et de la DRASS (Alachlore, Carbofuran, Chlorfenvinphos, Diuron, Endosulfan, et Carbendazime) et 4 dans les eaux souterraines (Diuron, Alachlore, Carbendazime et Carbofuran).
Cette disposition a été prise conformément aux engagements du Grenelle de l'Environnement. Elle constitue la première mesure du plan ECOPHYTO 2018 ( Consultez l'évolution du plan Ecophyto en région > lien [PDF]).

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Hydrocarbures.

Liés à l'extraction, au transport et à l'utilisation du pétrole (lubrifiants et carburants). Les plus grand dangers sont pour l'environnement et en particulier les mers : incidents / accidents de transport maritime et de forages sous-marins; on peut ajouter le scandale des dégazages effectuées en pleine mer (nettoyage de citernes)...
Mais les cours d'eau et les nappes souterraines n'échappent pas à la bêtise humaine : ils reçoivent des polluants venant de l'industrie, principalement des raffineries, mais aussi des vidanges automobiles.

PCB (PolyChloroBiphényles) et PCT (PolyChloroTerphényles).
[au Québec, les PCB sont aussi appelés, Biphényles PolyChlorés (BPC) ],

Les PCB et les PCT ont été fabriqués industriellement à partir de 1930. Les PCB et PCT sont des produits organiques chlorés plus connus sous l'appellation commerciale de "Pyralène". Leur production est arrêtée depuis 1980. Ils n’existent pas à l’état naturel. Dès les années 1930, les PCB étaient produits et utilisés dans l’industrie pour leurs qualités d’isolation électrique, de lubrification et d’ininflammabilité. On les retrouvait comme isolants dans les transformateurs électriques et les condensateurs, comme lubrifiants dans les turbines et les pompes ou comme composants d’huiles, de soudures, d’adhésifs, de peintures et de papiers autocopiants. Il s'est avéré que les PCB posent des problèmes de toxicité. C’est pourquoi, depuis 20 ans ces substances ne sont plus ni produites ni utilisées dans la fabrication d’appareils en Europe.

> voir la page spéciale sur les PCB.

Nuisances :
- sur l'environnement :

- sur l'être humain :

Valeurs toxicologiques de certains solvants halogénés :


Réglementation Européenne sur les eaux potables :


Note sur les "marées noires" :
Depuis 40 ans les accidents se sont multipliés... :
. Torrey Canyon (1967), le Cibro Savannah (mars 1976),
. l'Amoco Cadiz (16 mars 1978) > une BD à lire sur ce drâme écologique : Bleu Pétrole, par Gwénola Morizur,
. l'Ixtoc1 (juin 1979),
. Burmah Agate (novembre 1979), l' Exxon Valdez (mars 1989), le Mega Borg (juin 1990),
. Jupiter (septembre1990), l' Argo Merchant (décembre 1990), le Bouchard B155 (août 1993),
. ERIKA (déc.1999, voir pages spéciales),
. Prestige (et sa "prestigieuse c...rie") en décembre 2002, résultat :

*

. Porto Ardileiro, Galice, Espagne, 2/12/02 (Source Cedre/FL)

. Deepwater Horizon - USA - 20 avril 2010 ( Source Cedre ),

. Costa Concordia - Italie - Date : 13/01/2012,

. Lac-Mégantic - Canada - Date : 6/07/2013

. Luno - France - Date : 05/02/2014,

etc.

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>>> Site du Cèdre, liste des accidents > http://www.cedre.fr/fr/accident/index2.html







Microbiologique.
C'est certainement la présence d'organismes pathogènes dans une eau qui fait courir le plus grand risque pour la santé.

Le maintien d'une condition aseptique en réseau de distribution passe donc, en l'état de la technique, par l'obligation de conserver à l'eau un pouvoir bactériostatique pendant toute la durée de son séjour et jusque à l'arrivée chez l'utilisateur.
L'évolution des techniques pour éviter cette obligation vise à réduire aussi complètement que possible les teneurs en matières organiques (la "nourriture" des bactéries).
Les vecteurs de cette pollution sont surtout les élevages, les effluents urbains et le secteur agro-alimentaire.

L'eau potable ne doit contenir ni parasite, ni virus, ni bactérie pathogène.

Qualité en France (1999-2006) :



Nuisances : (pour l'homme)
Germes pathogènes et bactériophages fécaux.
Maladies variables selon le germe :

MALADIES
GERMES
Origine bactérienne
(liste non exhaustive)
Fièvres typhoïdes et paratyphoïdes
Salmonella typhi et para A & B
Fièvres, infections pulmonaires & insuffisance rénale aiguës
Legionella
(lire note interne)
Dysenterie bacillaire
Shigella
Choléra
Vibrio cholerae
Gastro-entérites aiguës et diarrhées

Escherichia coli, Salmonella sp, shigella sp, campylobacter

Origine virale
-
Hépatite A
Virus hépatite A
Hépatite non A, non B

Virus hépatite non A non B

Poliomyélite
Virus poliomyélitique
Gastro-entérites aiguës et diarrhées
Virus de Norwalk, Rotavirus,Entérovirus, Adénovirus
Origine parasitaire
-
Dysenterie amibienne
Entemaeba histolytica
Gastro-entérite
Cryptosporidium (note interne),Giardia lamblia,

Autres germes bactériens :

Réglementation Française et Européenne :

Organismes
Volume d'échantillon
Limite de qualité
Pathogènes
-
-
Salmonelles
par (5 ml)
0
Staphylocoques
par (100 ml)
0
Bactériophages fécaux
par (50 ml)
0
Entérovirus
par (10 ml)
0
Coliformes totaux à 37°
par (100 ml)
0 (95% échant. conforme )
Coliformes Thermo-tolérants à 44°C
idem
0
Streptocoques fécaux
idem
0
Spores anaérobies sulfito-réductrices
par (20 ml)
1
Cyanobactéries
1 µg/litre d'équivalent microcystine LR
(sorte
particuliere de toxine qui tient lieu d'étalon pour toutes les autres aussi).
********

> lien de l'ERB sur les cyanobactéries - dossier complet à télécharger (pdf, 367 ko),
> site de l'UMR CNRS Ecobio (université de Rennes).

- (ammonium)





Ammonium.
Formule : NH4+ - Masse molaire = 18,0385.

L'ammonium NH4+ correspond à l'ion des sels d'ammoniaque NH4OH
(corps à action basique formé par la dissolution du gaz ammoniac NH3 dans l'eau : H2O + NH3 >>> [NH4+ ], [OH-] ).

La présence du gaz ammoniac NH3 (lien interne sur ce gaz) est fonction de la température et du pH de l'eau.
Les deux formes NH3 et NH4+ peuvent donc coexister et les proportions respectives sont fonction de ces paramètres.


Par exemple dans une eau à 15°C et de pH 8, il y aura approximativement 99,7% de NH4 et 0,3 % de NH3 libre. Ce gaz est par ailleurs nocif pour l'être humain à partir d'une certaine dose : seuil de toxicité dans l'air = 18 mg NH3 / m3 d'air (selon G.Leonardos & D.Kendall - Air Pollution Control - 1991

Essentiellement, en France, trois origines de pollution des eaux :


Nuisances :
-
développement de goûts de chloramines en présence de chlore (surtout la dichloramine)
- prolifération des bactéries nitrifiantes (transformation en nitrate) et apparition de goûts désagréables, de coloration et turbidité.

Réglementation Européenne et Directives mondiale (O.M.S) :

Directives Européennes (CMA)
O.M.S
0,5 mg NH4+ / litre (5.10-4 kg/m3)
< 0,2 mg/l (peut aller jusqu'à 0,3mg/l dans une eau anaérobique)

La législation européenne (directives n° 78-659 & n° 91-692) fixe par ailleurs à 1 mg NH4/l la charge maximale admissible (valeur impérative) pour la vie des poissons et une valeur guide de 0,04 mg NH4/l pour les eaux à vocation salmonicole (élevage des saumons).






Fer.
Symbole : Fe - Masse atomique : 55,847 g/mol- Masse volumique : 7860 kg/m3 - Température de fusion : 1535°C.

L' origine du fer est surtout naturelle (4% de la croûte terrestre), et c'est majoritairement l'activité microbienne dans les sols ou les sédiments qui est la cause initiale de la solubilisation de cet élément. Quelquefois son apparition deans les eaux de distribution est provoquée par des phénomènes de corrosion de conduites ou d'appareils.

Deux formes ioniques existent : le fer ferreux Fe2+ (assez soluble) et ferrique Fe3+ (pratiquement insoluble). Dans la plupart des eaux naturelles le fer est sous sa forme réduite ionisé Fe2+, il peut précipiter à l'état ferrique par oxydation à l'oxygène :

Fe2+ + O2 + 2 H2O >>> Fe3+ + 4 OH-

Nuisances :
Il ne ne présente pas de risques pour la santé, mais sa présence dans l'eau entraîne des effets indésirables qui sont

Le fer ferrique se trouve aussi sous forme de complexes organiques ou minéraux, ou à l'état colloïdal. De ceci résulte que le fer est toujours plus abondant dans les eaux souterraines que dans les eaux de surfaces.


Réglementation Européenneet Directives Mondiale (O.M.S) :

Directives Européennes (CMA)
O.M.S (indicatif)
0,2 mg Fe / litre (2.10-4 kg/m3)
0,3 mg Fe / l

 - Niveau guide : 0,05 mg Fe / litre (5.10-5 kg/m3).











Manganèse.
Symbole : Mn - Masse atomique : 54,938 - Masse volumique : 7430 kg/m3 - Température de fusion : 1244°C.

Le manganèse (0,1 % de l'écorce terrestre) surtout d'origine naturelle : il provient de la décomposition du sol et des roches par l'eau. Par ailleurs, certains végétaux concentrent cet élément (conifères par exemple), et la décomposition des feuilles amènent une augmentation de la teneur en manganèse de la couche superficielle du sol. Dans ce cas le manganèse se trouve sous forme de complexe organométallique (acides humiques).
Plusieurs formes ioniques existent : 5 valences Mn 2+, 3+ , 4+, 6+ et 7+.

Le Mn2+ manganeux (assez soluble) et manganique Mn3+ (pratiquement insoluble) sont les plus rencontrés dans les eaux naturelles. Dans la plupart, le manganèse est sous sa forme réduite ionisé Mn2+, il peut précipiter à l'état manganique par oxydation à l'oxygène :

 

2 Mn2+ + O2 + 2 H2O <<< >>> 2 MnO2 + 4 H+

La vitesse d'oxydation est très lente pour des pH inférieur à 9,5 ce qui est le cas le plus fréquent, par exemple elle est de 2 heures à ce pH et pour des températures classiques (10 à 20°C).

Nuisances :
Pas de risques réel pour la santé, mais la présence dans l'eau entraîne des effets indésirables qui sont

Comme le fer, il peut aussi se trouver sous forme de complexes organiques ou minéraux, ou à l'état colloïdal.

Réglementation Européenneet Directives Mondiale (O.M.S) :

Directives Européennes (CMA)
O.M.S (indicatif)
0,05 mg Mn / litre (5.10-5 kg/m3)
0,1 mg Mn / l

 - Niveau guide : 0,02 mg Mn / litre (2.10-5 kg/m3).











Plomb.
Symbole : Pb - Masse atomique : 207,2 - Masse volumique : 11 340 kg/m3 - Température de fusion : 327,5°C.

Métal grisâtre, mou et très dense, le plomb (2 ·10 -4 % de l'écorce terrestre) vient surtout d'une pollution non naturelle très diverse :

Mais également :

Nuisances :
- sur l'environnement :

- sur l'être humain (effet cumulatif) :

A propos du saturnisme des enfants

En France, 150 à 200 000 enfants seraient exposés au risque de saturnisme lié à la présence de plomb dans les habitats vétustes dont 50 à 60 000 environ seraient intoxiqués par une "plombémie" trop élevée ! (estimations du Ministère de la Santé)

Par ailleurs, sur 13 400 enfants intoxiqués, 32% avaient un taux de plomb dans le sang supérieur à 100 µg/l, et 5% plus de 250 µg/l.

Selon l'AFP Sciences n°1111, du 04/12/1997

A consulter, sites web :


-


Références réglementaires françaises :

- Arrêté du 4 novembre 2002 relatif aux modalités d’évaluation du potentiel de dissolution du plomb pris en application de l’article 36 du décret n° 2001-1220 du 20 décembre 2001 relatif aux eaux destinées à la consommation humaine, à l’exclusion des eaux minérales naturelles.

- Arrêté du 31 décembre 2003 relatif aux conditions d’échantillonnage des paramètres plomb, cuivre et nickel dans les eaux destinées à la consommation humaine pris en application de l’article R. 1321-20 du code de la santé publique

- Circulaire DGS/SD7A n° 45 du 5 février 2004 relative au contrôle des paramètres plomb, cuivre et nickel dans les eaux destinées à la consommation humaine,

- Arrêté du 11 janvier 2007 relatif aux limites et références de qualité des eaux brutes et des eaux destinées à la consommation humaine mentionnées aux articles R. 1321-2, R. 1321-3, R. 1321-7 et R. 1321-38 du code de la santé publique.

 

Réglementation Européenne et Mondiale (O.M.S) :

Directives Européennes
O.M.S (indicatif)
50 µg/l en 1980
50 µg/l en 1974
50 µg/l en 1997
10 µg/l en 1992
25 µg/l, puis 10 µg/l
-

NOTA :
La limite de qualité pour la teneur en plomb dans l’eau destinée à la consommation humaine a été abaissée de 25 microgrammes par litre (µg/L) à 10 µg/L, le 25 décembre 2013. conformément à la valeur guide recommandée par l’Organisation mondiale de la santé.

Note sur le plomb dans l'eau potable en France.
L'utilisation du plomb dans les canalisations est presque nulle, puisque celles-ci ont été remplacées par des conduites en béton armé, PVC ou acier. Par contre ce métal est souvent utilisé comme joint de raccordement.
Le risque de présence de plomb est très variable selon les régions : un inventaire de la DGS, réalisé en 1994, montre par ailleurs que, en fonction de la valeur de la minéralisation de l'eau utilisée pour la distribution, ce risque augmente avec la diminution de cette valeur de sels minéraux.
Conformement aux recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé, cette limite de qualité a été abaissée à 10 µ g/l a la fin de l'année 2013.
> 95 % des mesures realisées respectent déja ce seuil.

-




Populations alimentées par une eau faiblement minéralisée

Régions
% de populations
Nord, Centre, sud-ouest, Sud, sud-est
0 à 5 %
Massif armoricain, Vosges
5 à 20 %
Cantal, Puy-de-Dôme,Lozère, Aveyron,...
25 à 50 %
Creuse, Corrèze
plus de 50 %

Également, la teneur en plomb augmente avec la durée de séjour de l'eau dans les conduites :
(exemple avec une canalisation en plomb contenant de l'eau à caractère "acide")
Durée de stagnation (heures)
Teneur en Pb2+ (µg/l)
0
450
1
3700
2
6150
3
7400
4
8300
5
8750
6
9100
(selon rapport 1976 de l'AFEE) 

 D'où la nécessité de traiter les eaux peu minéralisée ayant une tendance agressive.



-



Conséquences économiques : il en coûtera 18,29 milliards d'Euros (120 milliards de Francs) à la France pour se conformer aux futures normes européennes et 79,27 milliards d'Euros (520 milliards de Frans) à l'Europe.
Ceci correspond à une évaluation du coût de remplacement des canalisations en plomb, et seulement 5 à 25 % du montant total seront à la charge des pouvoirs publics et des distributeurs d'eau.
Le reste, entre 13,7 et 17,35 milliards EUR, incombera aux propriétaires car le plomb est surtout présent dans les immeubles
(40 % des logements Parisiens seraient concernées...).






Bromates.
Formule : BrO3- / Masse molaire : 127,9022 g/mol.

L'ion bromate est un des composés très utilisés en chimie industrielles, mais est aussi un des produits crée à partir des bromures de l'eau lorsqu'il y a un traitement d'oxydation poussée : exemple sur 3 usines de la R.P).

Nota : il peut également y avoir formation de THM bromés.

Il est considéré comme indésirable pour l'homme.

Nuisances pour l'être humain :
Les bromates ont un potentiel carcinogène,



Réglementation Européenne et Mondiale (O.M.S) :

Directives Européennes
O.M.S (indicatif)
25 µg/l
25 µg/l
10 µg/l en 2008 *

* (bromates et trihalométhanes, à compter du 25 décembre 2008)

 Nota > US-EPA : 10 µg/l


Fin du chapitre
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