Les PCB ou PolyChloroBiphényles et PCT ou PolyChloroTerphényles sont des dérivés chimiques chlorés plus connus en France sous le nom de "Pyralène", "Arochlor" ou "Askarel", mais également sous dautres noms commerciaux. Les PCB sont des hydrocarbures aromatiques organochlorés à base de molécules de biphényle (ou phénylbenzène de formule brute C12H10) dans lesquelles des atomes de chlore remplacent des atomes d'hydrogène : la molécule de biphényle possédant dix atomes d'hydrogène (dans les positions 2 à 6 et 2' à 6'), les PCB comportent un nombre d'atomes de chlore qui varie de 1 à 10.
Ces composés sont proches des polychloroterphényles,
polychlorodibenzo-furanes et des dioxines
(dibenzodioxines et plus particulièrement les
polychlorodibenzo-p-dioxines ou PCDD).
Il sont donc classés parmi les Hydrocarbures Aromatiques
Polycycliques Halogènes (HAPH).
Depuis les années 1930, les PCB type dioxine étaient
utilisés dans lindustrie pour leurs qualités
disolation électrique, de lubrification et de
dininflammabilité. On les retrouvait comme isolants dans
les transformateurs électriques et les condensateurs, comme
lubrifiants dans les turbines et les pompes ou comme composants
dhuiles, de soudures, dadhésifs, de peintures et
de papiers autocopiants.
Attention : la réglementation française désigne
par abréviation par "PCB" : les polychlorobiphényles,
les polychloroterphényles, le
monométhyl-tétrachloro-diphényl méthane,
le monométhyl-dichloro-diphényl méthane, le
monométhyl-dibromo-diphényl méthane, ainsi que
tout mélange dont la teneur cumulée en ces substances
est supérieure à 50 ppm en masse.
La plupart des PCB sont des cancérogènes probables,
des perturbateurs endocriniens et/ou des inducteurs enzymatiques
susceptibles de perturber le métabolisme.
Il donc est avéré que les PCB posent des
problèmes de toxicité. Cest pourquoi,
depuis 20 ans ces substances ne sont plus ni produites ni
utilisées dans la fabrication dappareils en Europe. En
France, les pouvoirs publics ont imposé des mesures,
nécessairement progressives pour tenir compte de la
durée de vie et du nombre important des matériels
(environ 500 000 recensés) :
Les PCB persistent dans lenvironnement à cause de
leur très lente décomposition naturelle
(= faible biodégradabilité) et
sont peu solubles dans leau. Ils se sont donc accumulés
progressivement dans les sols et les sédiments.
Par le passé, une mauvaise appréhension des risques
présentés par ces substances, notamment à long
terme, et des déversements accidentels ont pu conduire
à en rejeter dans lenvironnement en quantité mal
connue.
Très solubles dans les graisses, ces substances
saccumulent dans les tissus graisseux tout au long de la
chaîne alimentaire. Lhomme se contamine par
lingestion danimaux ou de produits dorigine
animale, notamment le lait, les ufs et les poissons,
contaminés par le PCB.
« Il est à noter que la toxicité aiguë des
PCB est faible pour lhomme : une exposition accidentelle de
courte durée aux PCB na pas de conséquence grave.
Une exposition aiguë à forte dose est associée
à des irritations de la peau (chloracné). Plus
rarement, ont été observés des infections
hépatiques, neurologiques, des bronchites chroniques, des maux
de tête, des vertiges, des dépressions, des troubles
de la mémoire et du sommeil, de la nervosité et de la
fatigue, et de limpuissance. Ces troubles sont, pour certains,
réversibles.
Sagissant des effets chroniques (exposition sur le moyen et le
long terme), les PCB présentent divers effets néfastes
chez lanimal, notamment toxicité pour la reproduction,
immunotoxicité et cancérogénicité. Ils
ont été classés en tant que substances
probablement cancérogènes pour lhomme. Les effets
sur les hormones thyroïdiennes et les conséquences
possibles sur le développement du cerveau sont lobjet de
discussions à lheure actuelle. Outre ces possibles
effets cancérogènes, les effets chroniques des PCB sont
des dommages du foie, des effets sur la reproduction et la
croissance. ».
Les poissons sont un des maillons de la chaîne alimentaire
où chaque animal transmet à un autre les polluants
quil a pu ingérer et qui ainsi se concentrent un peu
plus à chaque fois dans leur chair.
LUnion européenne a adopté les normes
recommandées par lOrganisation mondiale de la
santé (OMS) de concentrations maximales
admissibles en PCB dans les poissons destinés à la
consommation humaine. Le dépassement de ces normes peut
conduire localement, à des interdictions de consommation de
poissons, par arrêtés préfectoraux.
Des espèces sont plus susceptibles que dautres
dêtre contaminées :
Mais, des espèces a priori moins susceptibles
dêtre contaminées peuvent lêtre dans
des conditions environnementales spécifiques.
Cest pourquoi, les mesures dinterdictions de consommation
des poissons ne peuvent être ciblées sur des
espèces particulières ni relever dune logique
« du cas par cas ». Il nexiste en effet pas de
dispositif danalyse simple et rapide de la contamination du
poisson capturé. Chaque analyse PCB seffectue en
laboratoire et coûte de 600 à 1000 € par poisson.
Il est donc indispensable de respecter les arrêtés
préfectoraux pris localement pour interdire la consommation
des poissons pêchés dans une zone à risque.
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