Mer Morte.
[Anglais : Dead Sea, Hebreu : Yam Ha-Melah ("mer de sel"), Arabe : Bahr-Lût ("mer de Loth")].

La mer Morte n'est pas vraiment une mer mais un lac endoréique*, cependant du fait de sa taille et de sa salinité, elle peut être vue comme une mer intracontinentale.

Située au Proche-Orient et bordée par Israël, la Jordanie et la Cisjordanie, elle a une surface approximative de 810 km² (81 000 ha).
Sa longueur maximale est de 67 km (42 miles), sa largeur maximym 18 km (11 miles) et de profondeur maximum, 360 m et moyenne, 181 m.

C'est, pour l'instant, le lac le plus bas du globe terrestre (- 418 m), et l'un des lacs les plus salins au monde :
la teneur en sel s'élève à jusqu'à 33 % en poids (330 g/kg), et en moyenne à 27/28 % (27,5% au lieu des 2 à 6 % des autres mers), c'est à dire à 275 g/kg en moyenne.

La masse volumique de l’eau située (vers 1 240 kg.m-3) est telle qu'un être humain peut y flotter sans aucun problème !

Nota : les plus salés seraient les lacs Kara-Bogaz-Gol (situé au Turkménistan, à environ 35% (poids) de salinité) et Assal (situé à Djiboutiv, avec environ 35 % de salinité), et quelques lacs dans les vallées sèches antarctiques : Don-Juan (à environ 41 % !) et Vanda (à environ 33%).

Le chlorure de magnésium et le chlorure de sodium sont les principaux composants de cette eau qui s'apparente plus à une solution saline du fait de sa concentration. La composition minérale de la mer se différencie clairement de la composition des nature classiques d'eau de mer : environ 50,8 % de chlorure de magnésium (MgCl2), 30,4 % chlorure de sodium (NaCl), 14,4 % de chlorure de calcium (CaCl2) et 4,4 % de chlorure de potassium (KCl). Il contient relativement peu de sulfate, mais beaucoup de bromate. Le reste revient à de nombreux oligo-éléments.

Aucun poisson, ni aucune algue macroscopique, ne peuvent subsister dans de telles conditions, c'est ce qui lui vaut le nom de « mer morte », mais on sait aujourd'hui que des organismes microscopiques tels que du plancton, des bactéries halophiles (ou halobacteria) y vivent, tel que Haloarcula marismotui par exemple.

Principaux tributaires : le fleuve le Jourdain (251 km, qui traverse également les lacs Houlé et Tibériade en Israël), le Wadi Al-Mujib (Jordanie), et
on estime par ailleurs que le Jourdain lui apporte quelque 850.000 tonnes de sel par an.
Aujourd'hui, on évalue à 90 % au moins, le volume d'eau qui approvisionnait traditionnellement la mer Morte et qui est détourné à des fins d'irrigation. Et en ajoutant à cela l'évaporation naturelle, la superficie de la mer est donc en diminution constante, malgré l'apport du fleuve Jourdain et son niveau baisse de 1 mètre par an..

Elle abrite plusieurs ports : Nahal Kalya, En Gedi, En Boqeq, Newe Zohar.

Remarques :
Le 9 décembre 2013, un accord est signé entre Israël, la Jordanie et l'Autorité palestinienne pour « sauver » la mer Morte. Il s'agit de construire une canalisation depuis la mer Rouge ainsi qu'une usine de dessalement afin de perfuser l'étendue d'eau en partie asséchée. D'un coût compris entre 250 et 400 millions de dollars, le canal pourra commencer à être creusé lorsque les pays signataires auront sollicité des donateurs et la Banque mondiale.
Un canal reliant la mer Rouge à la mer Morte devrait être construit : le 28 novembre 2016, le ministère jordanien de l'Eau et de l'Irrigation a annoncé avoir choisi 5 consortiums internationaux (Chine, France, Singapour, Canada, Japon) formés de 20 compagnies pour la réalisation d’un canal. Près de deux milliards de mètres cubes d’eau par an seraient déversés dans le lac salé. Une grande avancée dans la gestion des ressources en eau de la région, mais non sans risques (lancement les travaux à partir de 2018...toujours pas commencés !).

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* l’endoréisme est un terme d'hydrologie qui caractérise des régions où l'écoulement des eaux (superficielles ou non) n'atteint pas la mer et se perd dans les dépressions fermées. Toute pluie ou autre forme de précipitation qui tombe sur un bassin endoréique ne peut le quitter qu'en s'évaporant. La baisse de la pluviométrie, et le fait que l'écoulement des eaux soit fermé mène souvent à une forte concentration de sels et d'autres minéraux dans l'eau.


(lacs spécifiques)