L'effet de serre (Greenhouse Effect en
anglais) est à l'origine un
phénomène atmosphérique naturel. Il permet
à la température de la basse atmosphère de se
maintenir autour de 15 degrés Celsius en moyenne. Sans lui, la
température de la surface de la Terre avoisinerait les -13
degrés Celsius, interdisant toute forme de vie.
L'effet de serre est lié à la présence dans
l'atmosphère de plusieurs gaz qui retiennent la chaleur
transmise par le Soleil.
Ces gaz, tels la vapeur d'eau
(H2O,
lien
interne) , le gaz
carbonique (CO2 , lien
interne), mais aussi le
méthane (CH4 ,
lien
interne), le protoxyde
d'azote (N2O, lien
interne) ou
l'éthane
(C2H6, lien
interne), agissent comme les surfaces
vitrées d'une serre, d'où l'expression « effet de
serre ».
Depuis le début de l'ère industrielle, il y a 250 ans,
les concentrations dans l'atmosphère des gaz à effet
de serre (GES, et GHG en anglais [ Greenhouse
gases]) ont augmenté de façon
considérable.
[rappel : ppm = partie par million, ppmv = partie par million en volume ou mg/litre]
PPM pour la décennie 1985-2020 :
-------------
NB - Selon la
NOAA*, le taux
de concentration de dioxyde de carbone dans latmosphère
était en septembre 2022,
de 415,95 parties par million en volume
(172,57 ppm en masse), soit la teneur la plus
élevée jamais mesurée.
*(National
Oceanic and Atmospheric Administration, USA)
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Origines des Gaz à Effet de Serre (%)
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Les climats des différentes régions de notre
planète sont le produit d'une répartition de la chaleur
retenue dans l'atmosphère, selon des mécanismes
complexes. Or, à cause de l'augmentation de l'effet de serre,
la chaleur retenue par l'atmosphère est plus importante et
engendre des changements climatiques. Les climatologues estiment que
sur Terre, la température moyenne a augmenté de 0,3
à 0,6 degrés Celsius en 100 ans et que les
phénomènes climatiques extrêmes, comme les
sécheresses et les inondations, se sont multipliés.
Daprès lindice annuel daccumulation des gaz
à effet de serre (AGGI) de la National
Oceanic and Atmospheric Administration
(NOAA),
le forçage radiatif total induit par lensemble des gaz
à effet de serre persistants a augmenté de 26,2 %
depuis 1990 et de 1,3 % entre 2007 et 2008 (voir la
figure 1 sur le site
de la NOAA).
Hausse des concentrations de
GES.
Les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone
[CO2], de méthane
[CH4], et de
protoxyde d'azote
[N2O], ces trois puissants gaz à
effet de serre, ont continué à augmenter.
L'agence américaine NOAA a indiqué en 2007 que la
concentration mondiale du dioxyde de carbone
CO2, le plus important de ces gaz à
effet de serre responsable du réchauffement de la
planète, a augmenté de 0,6% ou de 19 milliards de
tonnes par rapport à l'année
précédente.
Actuellement en 2019, la concentration globale mondiale de
CO2 serait de 411,50 parties par
million en volume (ppmv), ou 47 % supérieure à la
concentration de l'ère pré-industrielle
(280 ppmv).
Le CO2 serait responsable en 2017 de 65 % du forçage radiatif
global de latmosphère, et il aurait contribué
à laugmentation de ce forçage depuis dix ans.
La concentration de méthane
CH4 quant à elle a
augmenté de 27 millions de tonnes après 10
années de stabilité (chiffre
2007). Le CH4 contribue à hauteur de 18,2 % au
forçage radiatif global.
Chiffres de la National Oceanic and Atmospheric Administration
(NOAA,
USA) de 1980 à 2019 (environ 1860 ppbv en 2019).
Ce gaz 25 fois plus puissant que le CO2, est
200 fois moins fréquent que celui-ci dans l'atmosphère.
Ceci fait que son impact sur le réchauffement climatique est
moins important que celui du CO2. Le
CH4 est produit par les activités
humaines, par les océans, les flatulences des ruminants,
l'extraction du charbon, l'industrie gazière et
pétrolière et la décomposition des
déchets organiques dans les décharges à ciel
ouvert. Pour la NOAA, l'augmentation des émissions de
méthane est due à la croissance rapide de
l'industrialisation en Asie et à la hausse des
émissions de méthane dans les marais de l'Arctique et
des tropiques.
Le problême, ce sont les quantités importantes de
méthane piégées sous forme dhydrate de
méthane (ou clathrate de méthane > lien
) qui est un composé naturellement présent dans les
fonds marins, sur certains talus continentaux, ainsi que dans le
pergélisol des régions polaires, et qui risquent de se
dégazer à cause du réchauffement.
Voir également, l'article
d'IFREMER, sur la fonte d'hydrates de méthane en Mer
Noire.
Le protoxyde d'azote (N2O,
lien
interne) contribue à hauteur de
6,2 % au forçage radiatif global. Son rapport de
mélange dans latmosphère était de 270 ppb
avant lère industrielle. Les sources
démissions de ce gaz dans latmosphère sont
naturelles ou anthropiques (océans, sols,
combustion de la biomasse, engrais et divers processus
industriels), les activités humaines
représentant environ 40 % des émissions totales. Le
protoxyde dazote est éliminé de
latmosphère par les processus photochimiques qui se
produisent dans la stratosphère.
En 2008, en moyenne mondiale, le rapport de mélange du N2O
était de 321,8 ppb, soit 0,9 ppb de plus quen 2007 et
une progression de 19 % depuis lépoque
préindustrielle. Le rythme annuel moyen daugmentation du
N2O a été de 0,78 ppb sur les 10
dernières années.
Autres gaz à effet de
serre : lhexafluorure de soufre
(SF6, lien
interne) est un puissant gaz à
effet de serre persistant, réglementé par le Protocole
de Kyoto. Il est produit artificiellement et utilisé comme
isolant électrique. Le rapport de mélange du
SF6 a doublé depuis le milieu des années 90.
Sa contribution à leffet de serre global est cependant
inférieure à 0,3 % en raison de sa faible concentration
par rapport au CO2. Enfin, une diminution des émissions de ce
gaz a été observée de 1990 à 2004
(-40 % au Canada et -34 % en France), mais il
faut néanmoins tenir compte du fait que sa durée de vie
dans l'atmosphère est élevée : 3 200 ans.
Les chlorofluorocarbures (CFC)
destructeurs d'ozone et les gaz halogénés
mineurs contribuent à hauteur de 12 %) au forçage
radiatif de l'atmosphère du globe. Si les CFC et la plupart
des halons sont en diminution. Les hydrochlorofluorocarbures
(HCFC) ont été interdits
à partir de l'an 2000 à cause de leur contribution
à l'effet de serre et à la destruction de la couche
d'ozone; et les hydrofluorocarbures (HFC,
famille des halogénoalcanes ), s'ils ne
détériorent pas la couche d'ozone sont eux aussi de
puissants gaz à effet de serre et progressent à un
rythme rapide, même s'ils sont encore peu abondants. Leur
potentiel de réchauffement global (PRG)
correspond en moyenne à 2 800 fois celui du dioxyde de
carbone. On estime que les HFC contribuent aujourd'hui à
environ 0,5-1 % de l'effet de serre global et que cette contribution
devrait atteindre environ 3 % en 2050. Exemple connu de HFC, le gaz
Fréon [134A] ou
1,1,1,2-Tétrafluoroéthane (lien
interne).
L'ozone (O3, lien
interne) est l'effet de serre
lié à l'augmentation de sa concentration depuis un
siècle en raison des activités humaines est comparable
à celui que produisent les halocarbures, bien que moins
certain. Il est difficile en effet d'évaluer sa
répartition et son évolution à l'échelle
planétaire en raison de sa distribution géographique
très inégale et de sa forte variabilité
temporelle.
Beaucoup d'autres polluants : monoxyde de carbone, oxydes d'azote,
composés organiques volatils, etc., bien qu'insignifiants en
tant que gaz à effet de serre, influent indirectement sur le
forçage radiatif par leur action sur l'ozone
troposphérique, le CO2 et le méthane. Les
aérosols (particules en suspension), y
compris le carbone noir, sont eux aussi des substances
éphémères qui ont un impact sur le
forçage radiatif.
Tous les gaz cités ici ainsi que les aérosols font
l'objet d'une surveillance dans le cadre du Programme de la VAG,
financé par les pays Membres de l'OMM, et des réseaux
qui y contribuent.