La congélation (ou solidification) est l'opération
au cours de laquelle un liquide passe à l'état solide.
Cela peut se faire par refroidissement (cas le plus courant), par
augmentation de la pression, ou bien par une combinaison des
deux.
Lorsque de l'énergie est retirée d'un liquide, sa
température baisse avec la diminution de l'énergie
cinétique moyenne des molécules. Finalement,
à moins de surfusion, la température se stabilise
même si nous continuons à retirer de l'énergie du
liquide. C'est alors que les premiers cristaux apparaissent: le
liquide commence à geler. La température de
congélation d'un liquide est la température à
laquelle les phases liquides et solides d'une substance sont en
équilibre l'une avec l'autre:
Telle qu'écrite ci-dessus, la réaction vers la
droite se produit lorsque de la chaleur est retirée du
liquide: le phénomène porte le nom de
congélation (ou cristallisation). La réaction
inverse se produit lorsque de la chaleur est ajoutée au
solide: le phénomène porte le nom de fusion.
À l'équilibre, la vitesse
(cinétique) de fusion est égale
à la vitesse de congélation et le système ne
perd ni ne gagne d'énergie. Puisque les deux réactions
ont lieu à la même température, les points de
fusion et de congélation d'une substance sont les
mêmes.
À pression constante, la solidification des corps purs se fait
donc à température constante , la chaleur
libérée par la solidification (chaleur latente de
fusion) compense la chaleur perdue par le refroidissement.
La quantité de chaleur requise pour faire fondre 1 mole d'un
solide est appelée chaleur molaire de fusion
(ou de liquéfaction), DHfus
. C'est la différence d'enthalpie
entre le liquide et le solide. Pour la glace elle est de 6,02 kJ
mol-1 [ou 334,16 kJ kg-1
pour la chaleur massique de fusion, avec 1 mol
H2O=18,015g].
Evidement, pour le phénomène inverse, la
congélation (ou
cristallisation), nous avons DHcrist.
= -6.02 kJ mol-1 : c'est la chaleur
(ou enthalpie) molaire de
solidification (ou de cristallisation) -
[ou 334,16 kJ kg-1
pour la chaleur massique de
solidification].
(le signe - signifie que de la chaleur est retirée et que
l'enthalpie du solide (la glace) est moindre que celle du
liquide).
Le point de congélation varie avec la pression, tout comme le
point d'ébullition, mais ette variation est cependant beaucoup
moins prononcée. La température de fusion (ou de
congélation) d'une substance sous une pression de 1 atm est
appelée température de fusion normale de
la substance.
Le point de congélation de l'eau par exemple ne varie que de
0,01°C pour un changement de pression de 1 atm, ce qui
représente une variation de pression importante.
A noter que, contrairement à tous les autres corps, la
température de fusion de la glace diminue quand la
pression augmente. Un comportement intéressant : quand
vous comprimez la glace (sans la
réchauffer), elle fond !
La température de solidification d'un corps pur est une
propriété physique caractéristique de ce corps.
C'est ainsi que pour l'eau pure (sans sels dissous) la
température de solidification (congélation) est de 0
°C (273,15 K) sous une pression
atmosphérique "normale" de 103 325 Pa (1033,25
hPa) -
[
lien
interne explicatif de cette valeur ].
Surfusion :
Pour que la solidification débute, quelques particules du
liquide doivent commencer par hasard à édifier un
cristal minuscule qui servira de noyau à cette
cristallisation, mais il peut arriver que le phénomène
ne "s'amorce" pas et que la température descende sous le seuil
de solidification, d'ou la
surfusion (voir aussi
les pages sur la glace).
Pour l'eau, la limite de température de la surfusion est
estimée à 39°C, mais en 2017 des chercheurs
de l'université de Frankfort
(Allemagne), sont parvenus à maintenir
de l'eau pure liquide jusqu'à -42,55 °C !
Nota : article
de Futura-Sciences sur la surfusion.
Salinité :
Pour chaque liquide, la température de congélation
d'une solution diminue par la présence d'un soluté,
et une solution doit donc être plus froide pour se
solidifier.
La diminution de la température de solidification des
solutions diluées est une fonction de la composition
quantitative de la solution, et ne dépend pas de sa nature. On
peut donc s'attendre à la même chose pour pour
l'abaissement de la la température de solidification. En fait,
on peut démontrer que dans les solutions diluées,
l'abaissement de la température de solidification est
proportionnelle à la molalité
(m) du soluté (en supposant le
soluté non volatil).
Remarque : moralité > ne pas confondre la
molalité avec la molarité
!
Soit,
avec,
DTsol
: abaissement de la température de solidification (
Tsol
[solution] -
Tsol
[solvant pur] ),
en °C,
Ksol :
constante molale d'abaissement de la température de
solidification, ou constante de proportionnalité
(°C m-1),
m : molalité (en moles/kg de
soluté).
Nota : la valeur de Ksol
ne dépend que du solvant et représente l'abaissement de
la température de solidification causée par l'addition
d'une mole de soluté à un kg de solvant
(si la solution est idéale).
La valeur de Ksol pour
l'eau est 1,855 °C m-1
Exemple :
une quantité de 100 g de sel pur NaCl
(chlorure de sodium, de masse molaire 58,5 g mol-1)
est dissoute dans 500 g d'eau pure (200
g/l).
On calcule la température de solidification "normale" de cette
solution (considérée comme
idéale) :
soit, :
nombre de moles NaCl > 100/58,5 = 1,709 mol,
molalité > 1,709 mol/0,5 kg = 3,418 m,
et, DTsol
> -(1,855 x 3,418) = -6,34 °C,
donc, température de solidification de cette solution : - 6,3
°C.
Nota : la limite du point de congélation est de - 21,1
°C, pour une concentration massique de 23,3% en NaCl (303,9
g/litre - d=1,178).
Remarque : la proportionnalité qui existe entre la molalité et l'abaissement de la température de solidification permet de déterminer approximativement la masse molaire des solutés (substances non volatiles).