Eaux
usées (eaux brutes) : eaux
usées non traitées rejetées après
utilisation domestique ou industrielle. Aussi appelées eaux
résiduaires.
Après utilisation, les eaux dites "usées" ne sont pas
directement envoyées dans la nature. Elles sont
collectées et acheminées par un réseau
d'égouts vers une usine de dépollution qui
élimine toutes les substances néfastes aux milieux
naturels.
Effluent
: terme générique désignant les eaux
usées.
Eaux résiduaires
urbaines (ERU) : eaux usées
issues d'une activité urbaine.
Eaux résiduaires
industrielles (ERI) : eaux usées
issues d'une activité industrielle ou
commerciale.
La question de l'élimination des
eaux usées a revêtu une importance croissante au
début des années soixante-dix, compte tenu de la
préoccupation générale exprimée partout
dans le monde face au problème de plus en plus important de la
pollution de l'environnement humain, de l'atmosphère, des
rivières, des lacs, des océans et des eaux souterraines
par les déchets ménagers, urbains, agricoles et
industriels.
Le traitement des eaux résiduaires urbaines (ERU) ou
industrielles (ERI) est donc régi, soit par une
réglementation basée sur la plus ou moins grande
fragilité du milieu récepteur en cas de rejet direct,
soit par une qualité dusage requise en cas de
volonté de réutilisation des eaux traitées.
Ainsi, pour les rejets en milieu naturel des effluents domestiques,
il a été défini des zones dites « normales
» et des zones dites « sensibles ».
Pour les effluents domestiques, les
procédés dits « conventionnels », quils
soient intensifs, extensifs ou combinés, peuvent
répondre aux exigences de rejet en présentant chacun
des performances plus ou moins fiables du fait de leur
sensibilité à des variations brutales de flux à
traiter, de létat de floculation des populations
épuratives ou de défauts de maîtrise de la
répartition de la biomasse et des écoulements au sein
de garnissages.
Pour les effluents industriels, une réglementation précise également les conditions de rejet en milieu naturel, voire en réseau urbain, mais on observe un intérêt croissant pour des systèmes permettant une réutilisation partielle ou totale des eaux traitées.
Par exemple, les bioréacteurs à membranes (BAM) savèrent donc très utile pour le traitement des eaux usées. En effet, ce procédé multifonctionnel offre de nombreux avantages en termes de qualité et de fiabilité du traitement.
Population
équivalente :
Lorsqu'il faut épurer un mélange d'eaux
usées (domestiques, industrielles) et pluviales
(qui ont balayé la voirie et les
infrastructures de transport), on peut calculer ce qu'on peut
appeller la population équivalente.
L'équivalent-habitant
(EH ) est une unité conventionnelle qui
représente le flux moyen de charge polluante, engendrée
par habitant et par jour, dans un volume de 180 litre d'eau
usée, cest-à-dire la production dun
habitant en un jour.
La directive européenne "eaux résiduaires urbaines"
donne la définition suivante pour l'équivalent habitant
: c'est "la charge organique biodégrable ayant une Demande
Biochimique d'Oxygène en cinq jours
(DBO5) de 60 grammes
d'oxygène par jour",
(135g de D.C.O, 9,9g dazote, 3,5g de phosphore).
On peut noter également la mesure réglementée
par l'arrêté du 20 novembre 2001 qui fixe la
quantité de pollution représentée par 1 E.H,
soit :
* Métox : paramètre
calculé, en g/l, par la somme pondérée de huit
métaux et métalloïdes, affectés des
coefficients de pondération liés aux différences
de toxicité des éléments : mercure 50, arsenic
10, plomb 10, cadmium 10, nickel 5, cuivre 5, chrome 1 et zinc 1.
** Equitox : quantité de
toxicité qui, dans 1 m3 d'eau, immobilise, au bout de 24
heures, 50 % des daphnies présentes (micro-crustacés
d'eau douce).
Dans le cas dun réseau séparatif, la production
de boues est en moyenne de 30 à 40 g MS/E.H.j. Cependant, il
faut prendre encompte certains facteurs pouvant modifier cette
production, comme le taux de raccordement au réseau,
lutilisation ou non deproduits chimiques ou encore le mode de
déphosphatation, chimique ou biologique, des effluents.
Pour ce qui concerne les communes rurales, la charge
considérée est en moyenne de 30 g MS/E.H.j.
En fin de compte, le problème nest pas tant la
quantité de boues produites que la façon dont elles
peuvent être traitées en fonction de leur devenir et des
investissements que cela représente.
Notons que le nombre d'EH d'une agglomération peut être
supérieur à son nombre d'habitants, car cette
dernière peut accepter de faire transiter dans son
réseau d'assainissement des eaux usées d'origines
différentes : celle d'une entreprise agro-alimentaire par
exemple.
L'EH est également, conventionnellement, l'unité dans
laquelle s'expriment les flux de pollution et les capacités de
traitement et permet donc de déterminer le dimensionnement des
stations dépuration.
La population équivalente d'une collectivité ou
d'un pays peut être différente de la population
réelle, et lui est souvent très supérieure. En
France, le seul flux brut de pollution transitant dans les
réseaux d'assainissement collectifs est de l'ordre de 70
millions d'équivalents-habitants, alors que la
populationurbaine réelle compte à peu
près 45 millions de personnes. Cette unité de mesure
est un paramètre utile pour choisir et fixer la taille des
systèmes et des stations d'épuration.
Les pollutions industrielles, ponctuelles et
caractérisées, sont souvent traitées à la
source, au sein même des usines.
Des procédés d'épuration rustiques sont bien
adaptés à un habitat faiblement concentré,
à la campagne ou dans les zones périphériques
des agglomérations :
- épandage sur le sol,
- lagunage simple ou aéré,
- assainissement individuel.
Dans d'autres cas, le recours à une station d'épuration est nécessaire, avec différentes étapes de traitement selon les disponibilités financières des collectivités et les impératifs de protection du milieu naturel.
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