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Taille : 504 km (diamètre moyen), Masse : 10,79.1019 kg (107 944 591 230 692 000,000 kg)
lien photo
(1000x1260, 183 ko)
(photos NASA)
L'observation des couleurs de surface, des albédos et des
spectres indique que la surface d'Encelade est lisse, jeune et
brillante, et serait constituée d'une
croûte d'eau
glacée, avec une température moyenne au
sol de - 198°C (de -153 à -250°C
environ)
Atmosphère faible de composition :
vapeur d'eau : ~65%, dihydrogène H2 :
~20%, autres : CO2, CO et
N2.
Encelade serait constituée d'un noyau silicaté
recouvert d'une couche de glace de quelques dizaines de km
d'épaisseur creusée de profondes failles en surface.
Depuis surtout la mission Cassini-Huygens arrivée en orbite
saturnienne en 2004, Encelade est réputé pour
posséder plusieurs caractéristiques étonnantes,
dont une géologie très complexe jusque là
insoupçonnée, et une activité qui reste toujours
actuellement difficile à expliquer pour un corps de si petite
taille.
La sonde Cassini a d'ailleurs observé en mars 2009 et 2011,
à la surface, des jets qui pourraient être semblables
à des geysers (de plusieurs centaines
de km de hauteur) composés de vapeur d'eau
mélangée à de la
glace et contenant 2% de sel
(selon la Nasa), et qui
semblent donc bien indiquer la présence
d'eau liquide salée sous la
surface :
Ce satellite est donc l'un des quatre seuls objets du
système solaire (avec le satellite de Jupiter,
Io, celui de Neptune, Triton, et bien sûr la Terre) sur
lesquels des éruptions ou des éjections de
matière ont pu être directement observées.
Les scientifiques US et européens - NASA / ESA - ont
détecté, pour la première fois (avec Cassini),
des sels de sodium dans les grains de glace des anneaux de Saturne,
qui est principalement alimenté par des matières
à partir des panaches de vapeur d'eau et de grains de glace
émis par Encelade. La détection de glace salée
indique donc que la petite lune abrite bien un réservoir d'eau
liquide, peut-être même un océan sous la
surface.
Il pourrait donc y avoir un océan
deau liquide en profondeur situé
peut être sur le socle rocheux (d'environ 10 km
d'épaisseur selon certaines estimations en 2015)
A noter par ailleurs, que lorsque la sonde Cassini a survolé
le satellite à seulement 48 km, elle aurait trouvé des
molécules complexes dans les jets analysés, dont du
méthane CH4.
Un transfert de chaleur du coeur planétaire vers la surface,
semblable à celui des évents hydrothermaux des
océans terrestres, permettrait peut être ,
comme sur Europe le
satellite de Jupiter, la synthèse de molécules
organiques.
A noter qu'à 100 km de profondeur la température
pourrait être de 37°C, sous une pression de 130 bars
(selon Abel Mendez de l'Université de Puerto
Rico, Bresil). Une chimie organique prébiotique de type
terrestre a donc pu se développer dans l'océan
sous-glaciaire et conduire à l' apparition de la vie sous
forme microbienne ou plus (?).
(2009/2013http://en.wikipedia.org/wiki/Galileo_%28spacecraft%29)
En avril 2014, ce sont des données géophysiques de la
structure interne et les mesures gravitationnelles d'Encelade,
publiées dans l'édition du 4 avril de la revue Science,
qui viennent confirmer qu' il y aurait
un océan de 10 kilomètres
de profondeur, loin sous une couche de glace
épaisse de 30 à 40 kilomètres. Cet
océan serait équivalent en taille au Lac
Supérieur, l'un des Grands Lacs au nord des Etats-Unis. La
sonde Cassini est passée près d'Encelade 19 fois, et en
a effectué trois survols entre 2010 et 2012, permettant des
mesures de trajectoire précises. Les variations dans la
trajectoire de la sonde due au champ gravitationnel de la lune ont
été minutieusement étudiées, car elles
sont causées par le relief et la différence dans la
composition du sous-sol. Ces variations de vitesse et de trajectoire
de Cassini ont été mesurées de manière
très précise grâce au Deep Space Network.
Les mesures montrent une anomalie gravitationnelle négative
près du pôle sud, mais qui n'est pas aussi importante
que ce qu'on attendait au vu de l'importante dépression
observée par la caméra de bord de Cassini. La
conclusion est qu'il doit y avoir un matériau plus dense qui
compense la masse manquante, très probablement de
l'eau liquide.
Dans un article publié dans la revue Geophysical Research
Letters le 26 février 2015, léquipe
franco-américaine dAlexis Bouquet qui a mené
lenquête sur labondance du méthane CH4
qui séchappe des geysers dEncelade estime que
cest une activité hydrothermale qui en serait à
lorigine avec, peut-être, le concours de sources de
clathrates (hydrates de méthane). Toutefois, la récente
étude sur les grains de silice place leur
préférence dans le camp de la première
hypothèse.
Pour Nicolas Altobelli, membre de léquipe scientifique
de la mission, " cette lune possède tous les
ingrédients (eau, chaleur et minéraux) pour soutenir
lhabitabilité dans le Système solaire externe et
confirmer le potentiel biologique dEncelade"; ajoutant
"quil pourrait même représenter un habitat
très commun dans la Galaxie : des lunes glacées autour
de planètes géantes gazeuses qui, bien que
situées au-delà de la zone habitable de leur
étoile, sont capables de maintenir leau à
létat liquide sous leurs surfaces gelées ".