Eau ... sur ... EUROPE
Europe (Jupiter II Europe), l'une des lunes de Jupiter, est assez proche de cette planète (671 100 km, en moyenne) :


Images NASA
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Sa taille (3 121,6 km de diamètre équatorial) est comparable à celle de la Lune (3 474,8 km).
L'observation des couleurs de surface, des albédos et des spectres indique que la surface d'Europe est constituée de glace d'eau presque pure , température moyenne de - 150°C.
Pas d'atmosphère dense. Europe possède une atmosphère très ténue, composée principalement d'O2. Sa pression au sol est entre 10-7 Pa et 10-6 Pa.
Europe serait constituée d'un noyau silicaté recouvert d'une couche de glace. Les différents modèles pour l'estimation de l'épaisseur de glace donnent des valeurs comprises entre quelques kilomètres et des dizaines de kilomètre, creusée de profondes fissures. Le noyau enfermant des éléments radioactifs où les tensions de gravitation sont importantes, pourrait chauffer la glace en profondeur avec l'aide de la lumière solaire pénétrant par les fissures.
Il pourrait donc y avoir un océan d’eau liquide et salée en profondeur.
La chaleur nécessaire au maintien de l'eau à l'état liquide serait apportée par les fortes marées internes générées par les variations de l'important champ gravitationnel de Jupiter.

Modèle de structure interne pour Europe.

Couche d'eau de 20 km (?), dont une dizaine de km en superficie serait gelée (pack de banquise à -150°C), le reste étant visqueux (température proche de 0°C). Le volcanisme silicaté et le gradient géothermique permettraient de comprendre le maintien de l'état liquide de l'océan d'Europe, malgré les -150°C à -200 °C de température de surface.

Le transfert de chaleur du coeur planétaire vers la surface, semblable à celui des évents hydrothermaux
des océans terrestres, permettrait également la synthèse de molécules organiques. Une chimie organique prébiotique de type terrestre aurait donc pu se développer dans l'océan sous-glaciaire et conduire à l' apparition de la vie; et si Europe a maintenu une activité de marée et une activité hydrothermale sous-glaciaire, la vie bactérienne y est peut-être encore active aujourd'hui...
Europe apparaît de plus en plus comme un lieu privilégié du système solaire pouvant héberger de l'eau liquide et une vie bactérienne en activité.
Des missions vers Europe sont à l'étude actuellement (donc, à suivre avec attention).

 

Dernières nouvelles :

Image d'un terrain chaotique à la surface d'Europe, la lune de Jupiter.
[© Nasa, JPL-Caltech, Institut Seti].

Des échanges existent entre la surface et l'océan sous-glaciaire d'Europe. Une bonne nouvelle pour la recherche de vie sur la lune de Jupiter.
Dans le but de comprendre quels sont les éléments, autres que la glace d'eau, qui constituent sa surface, Mike Brown, du Caltech et Kevin Hand, du JPL, l'ont cartographiée avec un spectrographe (instrument capable de décomposer la lumière émise par les objets) branché sur le télescope Keck (Hawaï).
Dans leurs données, les astronomes ont découvert une signature encore jamais vue à la surface, celle d'un sulfate de magnésium hydraté (MgSO4, 7H2O), plus précisément de l'épsomite. Or, d'après l'équipe, cet élément ne peut provenir que de l'océan, situé sous la croûte glacée. C'est donc la preuve que des échanges ont lieu entre la surface et l'océan. L'équipe en déduit notamment que l'océan d'Europe doit être salé, tout comme les océans terrestres.
De grands lacs dans la croûte :
Fin 2011, des chercheurs de l'université du Texas avaient déjà montré, grâce à des simulations numériques, que de tels échanges existaient. Pour eux, des remontées d'eau venant de lacs nichés dans l'épaisseur de la croûte d'Europe sont à l'origine de structures circulaires repérées, en surface, par la sonde Galileo au milieu des années 1990.
Le 26 septembre 2016, la NASA révèle plusieurs observations réalisées à l'aide d'Hubble confortant l'hypothèse que des émissions de panaches d'eau (sous forme de vapeur) se produisent à la surface d'Europe. Si ces observations se confirment, alors de tels panaches rendraient possible l'échantillonnage de l'océan subglaciaire de la lune sans forer la couche de glace supérieure.
Une bonne nouvelle pour la vie ?
Ces découvertes suggèrent que l'eau salée de l'océan d'Europe peut s'enrichir des éléments minéraux de surface favorables à la vie, car éclairés par le Soleil. Mais aussi que, pour connaître la composition de l'océan d'Europe, il ne sera peut-être plus nécessaire de forer la glace ; un prélèvement d'échantillon en surface pourrait suffire...
NOTA :
L'Europe est très impliquée dans l'étude de cette lune. L'Agence spatiale européenne a donné son feu vert en mai 2012 à la mission Juice (Jupiter Icy Moon Explorer). Cette sonde sera lancée en 2022 à destination de Jupiter, qu'elle explorera ainsi que trois de ses plus grandes lunes : Ganymède, Callisto et bien sûr Europe.
Airbus Espace développe un concept de pénétrateur capable de s’enfoncer de plusieurs mètres sous des surfaces durcies par de la glace ou du régolithe. Il pourrait très bien être adapté pour creuser la surface glacée d’Europe sur plusieurs mètres.
Les exobiologistes envisagent différents scénarios pour avoir des preuves de l'existence de cette vie, comme passer à travers des geysers émis par Europe ou se procurer d'une façon ou d'une autre des échantillons de glace d'Europe.
Des simulations de la convection de la banquise d'Europe (2018) laissent penser que la glace en surface n'est qu'un fossile de l'eau de son océan, âgée d'environ un million d'années et peut-être plus. Des traces de vie dans cette glace seraient donc très anciennes !

Prochaines missions (2024 ?) : Europa Clipper [NASA] - et autre lien [wikipedia].


à suivre sur...Sources/liens : NASA et site Planet-Terre, de l'École normale supérieure de Lyon (ENS).
 

(missions spatiales)


FIN