Osmose & pression osmotique

L' osmose est définie (par sa mise en évidence expérimentale) comme le phénomène de diffusion de molécules de solvant (l'eau de façon générale) à travers une membrane semi-perméable qui sépare deux liquides de concentrations en soluté différentes. La différence de pression (pression hydrostatique) est donc la force qui tend à équilibrer les concentrations moléculaires qui génèrent la pression osmotique.







Le passage de solvant d'un compartiment à l'autre va créer une différence de pression hydrostatique qui va compenser exactement la différence de pression osmotique. Le phénomène d'osmose nécessite la présence de deux compartiments séparés par une membrane semi-perméable, c’est-à-dire perméable uniquement à l'eau (ou au solvant de façon plus générale) et imperméable aux solutés.
Lorsque les deux solutions ne contiennent pas le même nombre de particules dissoutes par unité de volume, on observe un mouvement d'eau qui va tenter de compenser cette différence de concentration en diluant le compartiment le plus concentré.

L’osmose est à l’origine de la turgescence (état cellulaire associé à l'élongation de la cellule végétale, causée par une entrée d'eau dans cette même cellule) et la plasmolyse (état cellulaire résultant d'une perte d'eau par une cellule végétale ou animale, notamment au niveau de sa [ses] vacuole[s] ) de la cellule végétale.
Cette notion est donc particulièrement utile en physiologie et en biologie cellulaire pour expliquer les échanges chimiques au sein des organismes vivants.

La pression osmotique se définit donc comme la pression minimum qu’il faut exercer pour empêcher le passage d’un solvant d’une solution moins concentrée à une solution plus concentrée au travers d’une membrane semiperméable (membrane hémiperméable).
En biophysique, on distingue la pression oncotique qui est la part de la pression osmotique due aux protéines. Il faut bien comprendre que la pression osmotique se concrétise quand la part de la fraction molaire du solvant aqueux n'est pas égal à 1.
La pression osmotique est proportionnelle aux concentrations de soluté de part et d’autre de la membrane et de la température ; lorsque l’on est en présence de plusieurs solutés, il faut prendre en compte la totalité des solutés (à la manière d’un gaz composé, somme des pressions partielles).

La pression osmotique d'une solution idéale se calcule par une formule développée par Van't Hoff en 1886, et appliquant le deuxième principe de la thermodynamique :


Etant une force, elle se mesure donc en Pascal (N/m-1).

NOTA :
La pression osmotique est aussi une pression mécanique, exerçant une force sur la membrane. Si la différence de pression osmotique est très grande, cela peut entraîner la rupture de la membrane (cas de l’hémolyse).
À l’inverse, si l’on exerce une pression mécanique (hydrostatique), on peut forcer le passage d’espèces à travers la membrane. C’est ce qui arrive lors d’un œdème aigu du poumon, et c’est ce que l’on utilise dans l’osmose inverse(*).
Ce phénomène est aussi observable sur les œufs des poissons d'aquarium qui peuvent éclater ou s'écraser selon la différence de pression osmotique de chaque côté de la membrane, la coquille.

(*) L'osmose inverse est une technique de traitement de l'eau (voir par exemple : les Traitemets sur membranes); c'est aussi une technique de dessalement de l'eau de mer permettant la production d'eau douce.

Utilisation industrielle.
Le principe osmotique peut être utilisé pour produire de l'énergie électrique :
un prototype a été inauguré en Norvège (à Tofte, municipalité de Hurum, comté de Buskerud, à 58 km de la capitale norvégienne), développée par la société Statkraft (+ doc.pdf sur le procédé à télécharger, 2.04 Mo, en anglais). L'usine dispose de deux réservoirs, l'un contenant de l'eau de mer (à env.35 g/l de salinité) et l'autre de l'eau douce, lesquels sont séparés par une membrane semi-perméable. La pression exercée est de 120 m CE (soit, 11,8 bar), pression hydraulique qui entraine une turbine et fournit de l'électricité.


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