Chaque jour un européen produit 150 à 250 litres d'eau usée (pour atteindre jusqu'à 950 litres dans certaines régions des États-Unis).
Une fois l'eau sale traitée au sein
de l'usine de dépollution, ce sont 5 litres de boues liquides
que l'on récupère en sortie.
Sans traitements adaptés, une ville de 50 000 habitants
pourrait remplir toutes les semaines l'équivalent d'une
piscine olympique de boues !
C'est pour cela qu'une usine de dépollution ne se contente pas
d'épurer l'eau, mais comprend systématiquement une
filière de traitement spécifique aux boues, visant
à en réduire le volume, à les éliminer
et/ou les valoriser en agriculture.
En 2017, la France compte dans sa base de données 21 282
agglomérations d'assainissement comprenant 21 631 stations de
traitement des eaux usées (STEU) qui représentaient une
charge globale de 77 millions d'Equivalents-habitants (Eh) pour une
capacité épuratoire de l'ensemble des STEU de 104
millions d'Eh. Les agglomérations de 2000 Eh et plus
étaient au nombre de 3 740 pour 3 920 stations de traitement
des eaux usées, en effet certaines agglomérations sont
composites et comportent plusieurs stations. Elles
représentent une charge polluante de 74 millions d'Eh.
Nota :
En juin 2018, la France a rapporté à la Commission
européenne, conformément à l'article 17 de la
directive du 21 mai 1991 relative au traitement des eaux urbaines
résiduaires et au plan national d'action assainissement
stipulé ci-dessus, une liste d'agglomérations de 2000
EH et plus dont les systèmes d'assainissement sont non
conformes ou à saturation ou encore, tenus par
l'échéance zones sensibles de 2017. Cette liste des
agglomérations "dites" prioritaires a été
établie par les services déconcentrés (niveau
départemental et régional), sur la base du bilan de
fonctionnement annuel de 2016 des systèmes d'assainissement
(système de collecte et station de traitement des eaux
usées).
Cette liste article 17-ERU est révisée et
rapportée à la Commission européenne tous les 2
ans. Elle permet ainsi de suivre dans le temps l'évolution de
la conformité des agglomérations.
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d'information sur l'assainissement communal.
Réseaux.
Les égouts publics sont disposés en réseau,
chaque tronçon dans une rue étant relié aux
autres tronçons d'autres rues par des chambres de
jonction.
Les eaux usées peuvent être transportées :
Les réseaux présentent des ramifications quand les
pentes naturelles du réseau hydrographique sont importantes.
Ils peuvent être maillés lorsque les pentes deviennent
faibles. En fonction du niveau de l'eau dans les tuyaux, le sens
d'écoulement peut s'inverser.
Lorsque la conduite d'écoulement n'est pas complétement
remplie, on dit qu'elle est à surface libre.
Si la pente est grande, l'écoulement est dit torrentiel,
sinon, il est fluvial.
En général, on cherche à conduire les eaux de
ruissellement pluviales, de préférence traitées
ou très diluées, le plus près possible de
l'endroit où elles sont collectées, vers une voie d'eau
de surface pour éviter des frais de construction
d'égout trop élevé.
Toutefois, en faisant cela, on risque souvent d'aggraver la
fréquence et l'importance des inondations de la voie d'eau
elle-même, surtout s'il s'agit d'un ruisseau de peu
d'importance par rapport à une grande surface
imperméabilisée.
L'entretien des couloirs d'eaux de ruissellement
branchés à un égout incombe au
propriétaire ou au gestionnaire de la surface drainée
par le ruissellement. L'entretien des égouts publics incombe
à la commune qui les a créés.
Par ailleurs, la commune prévoit une taxe sur l'entretien des
égouts (compris dans la Taxe d'Assainissement)
L'entretien d'un égout comporte les opérations :
Les réparations des défauts de stabilité et d'étanchéité peuvent être réalisées actuellement au moyen d'engins robotisés et/ou par des techniques de gainage ou d'injections localisées.
Sous-produits des réseaux :
Les matières de curage des réseaux
dassainissement sont des graviers, des sables, des
matières organiques et des détritus divers qui
saccumulent dans les réseaux à tous les endroits
où la vitesse découlement des eaux est
ralentie.
Pour la région parisienne, par exemple, cela représente
plus de 100 000 m3/an de boues de curage.
En moyenne, les boues de curage représentent 18 kg/habitant/an
de matières brutes (données ASTEE).
Les graisses des bacs à graisses des artisans, restaurateurs,
cantines, industriels,
Nota : une "mise en conformité" des réseaux
hydrauliques est exigée par la Commission Europeènne
(investissement 2008 : env.13 M.EUR).
Composition.
Les impuretés contenues dans les eaux usées urbaines
comprennent des matières minérales et des
matières organiques qui sont entraînées par le
courant liquide sous forme de matières en suspension
(décantables, flottantes et colloïdales), ou, en
proportion plus ou moins grande, dissoutes dans l'eau.
A ces matières s'ajoutent des microorganismes, susceptibles de
dégrader les matières organiques et de provoquer des
fermentations putrides.
Dans des eaux usées domestiques types, la matière
organique est constituée approximativement de
50 p. 100 de glucides, 40 p. 100 de
protéines et 10 p. 100 de graisse.
Un des principaux critères d'une eau usée urbaine est
sa biodégradabilité (possibilité
d'épuration par des traitements biologiques), rendue possible
par l'existence d'une alimentation équilibrée pour les
bactéries (azote et phosphore).
Il est souhaitable que les eaux usées arrivent à la
station de traitement dans un état de « fraîcheur
» suffisante. Une eau nauséabonde est toxique pour le
traitement et devrait subir une préoxydation avant
décantation (préaération ou
pré-chloration).
Le pH peut s'échelonner de 6,5 à 8,0.
Biodégradabilité.
La présence de matières organiques non ou très
lentement dégradables, de réducteurs chimiques, ou
d'inhibiteurs biologiques entraîne une augmentation des
rapports théoriques DCO / DBO ultime et usuels DCO /
DBO5, révélatrice de la présence
d'une pollution industrielle.
Ce type d'eau risque de laisser subsister après traitement une
DCO anormalement élevée (Normes)
La qualité de la DBO5 des matières
organiques peut également renseigner sur la présence
d'eaux industrielles.
NOTA :
L'azote organique
(Norganique) est égal
à l'azote déterminé par la méthode
Kjeldahl moins l'azote ammoniacal.
L'azote total (N total) au sens large,
représente la quantité totale d'azote, présent
sous forme liée, soit en général :
Autres composés azotés :
Dans les eaux résiduaires peuvent exister diverses substances
azotées, azote protéique, acides aminés,
urée, cyanures, dérives nitrosés...
Le dosage de ces molécules requièrent des analyses
spéciales qui ne sont réalisées que dans des cas
précis.
- pour moins de 10 000 usagers : 150 litres (l)
- de 10 000 à 50 000 usagers : 200 l
- plus de 50 000 usagers : 250 à 500 l
- le débit varie au cours de la journée et l'on observe une ou plusieurs pointes. On peut définir, en appelant Qj le débit journalier :
La pointe de temps sec peut être
calculée par la formule :
avec Qp et Qm exprimés en litre/seconde, dans la limite
d'un coefficient de pointe de 3 au maximum.
Pointe de temps de pluie :
En dehors des problèmes d'inondation, par temps de fortes
pluies les villes subissent ce que l'on pourrait comparer à
"une véritable douche". Chargées de la pollution
accumulée dans l'atmosphère, les eaux pluviales
ruissellent sur les surfaces imperméabilisées
(chaussées, toitures, parkings...) et "nettoient" les villes
entraînant avec elles hydrocarbures, métaux lourds,
déchets végétaux et animaux... De nature
particulière, ces eaux usées s'ajoutent alors aux
effluents domestiques et les usines de dépollution doivent
être capables de réagir rapidement à ces charges
supplémentaires. Si la prise en compte des eaux de temps de
pluie est une nécessité pour protéger les
milieux aquatiques, son application sur le terrain pose encore des
problèmes technico-économiques.
La pointe de temps de pluie (cas d'un réseau unitaire) est
admise en général entre 3 et 5 fois le débit
moyen Qmj.
- Le plus souvent la pointe de temps sec se produit une fois par jour. Plus le réseau est court, et la population desservie faible, plus la pointe est relativement importante.
- Si les eaux brutes comportent une fraction non négligeable d'eaux résiduaires industrielles (abattoirs, laiteries, etc.) les variations de pollution peuvent être beaucoup plus brutales et importantes que pour des eaux urbaines seules. On doit alors en tenir compte dans le dimensionnement des ouvrages.
Charges en DBO5.
En France, les charges (quantités) en DBO5
apportées par les eaux brutes, par jour et par habitant, sont
habituellement estimées comme suit :
Les nombres inférieurs correspondent à des populations jusqu'à 5 000 hab., et les nombres supérieurs à plus de 20 000 hab.
A niveau de vie croissant, on constate une augmentation de la charge de pollution par usager et, également, du volume d'eau usée (le débit d'eau croît d'ailleurs plus vite que la charge, de sorte que les eaux usées tendent à devenir plus abondantes et moins concentrées).
La concentration en DBO5 varie durant la
journée.
La pointe horaire de pollution peut alors atteindre jusqu'à 10
fois la pollution horaire moyenne.
Charges en matières en suspension (MES).
Les charges en matières solides apportées par les eaux brutes, par jour et par habitant, sont généralement estimées comme suit :
Ces apports de MES s'entendent après dégrillage
et dessablage et ne tiennent pas compte des produits recueillis
au prétraitement qui sont de l'ordre de :
>dégrillage :
La teneur en eau de ces matières est de l'ordre de 70 à 80 % après égouttage
>dessablage :
- le volume de déchets retenus par les grilles s'accroît avec le niveau de vie des habitants raccordés, du fait, en particulier, de l'augmentation de la proportion de matières fibreuses,
- lorsque les déchets ménagers (relevant des ordures ménagères) sont broyés sur évier, et évacués à l'égout (pratique proscrite en France), ces matières ne sont plus arrêtées par les grilles et la charge introduite à la station de traitement peut alors être considérablement augmentée (dans certaines villes des USA, DBO5 et MES sont pratiquement doublées).
Exemples de charges dans divers pays :
Pays..............................Débit l/hab.jour.................DBO5 g/hab.jour.............. MES g/hab.jour
Italie..............................150 à 350......................... 70 - 60............................. 80 - 70
Canada, USA (1970).....400 - 500........................ 80 -100.............................100 - 120
Japon.............................300 à 500........................ 64 à 84.............................58 à 76
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